Pour les articles homonymes, voir Jules Laforgue (homonymie).
Jules Laforgue, né à
Montevideo le
16 août 1860 et mort à
Paris le
20 août 1887, est un
Poète du
mouvement décadent français.
Enfance
Né dans une famille qui avait émigré en espérant faire fortune, il est le deuxième de onze enfants. À l’âge de dix ans, il est envoyé en France, dans la ville de
Tarbes d’où est originaire son père. Jules et son frère aîné y sont confiés à des cousins. Entre
1868 et
1875, il est pensionnaire au lycée de Tarbes. En octobre
1876, il part vivre, avec sa famille rentrée d’
Uruguay, à Paris. Sa mère meurt en couches en
1877 alors qu’il a 17 ans. Son père retourne à Tarbes tandis que Laforgue reste à Paris poursuivre ses études au
Lycée Condorcet. Il échoue au baccalauréat de philosophie (il aurait essayé à trois reprises). Il se tourne alors vers la littérature et la lecture des poètes et des philosophes.
Un départ difficile
Après ces études avortées, il mène une vie relativement difficile. Il fréquente le groupe littéraire des
Hydropathes, qui réunit ceux qu’on appellera plus tard les symbolistes.
Sur la recommandation de son ami
Gustave Kahn et par l’intermédiaire de
Paul Bourget, il devient secrétaire du critique et collectionneur d’art
Charles Ephrussi, qui possède une collection de tableaux impressionnistes. Jules Laforgue acquiert ainsi un goût sûr pour la peinture.
L’Allemagne
Lorsqu’il apprend la mort de son père, en
1881, il part pour
Berlin, où il devient lecteur de l’Impératrice d’Allemagne Augusta de Saxe-Weimar-Eisenach, grand-mère du futur Guillaume II. Son travail consiste à lire à l’impératrice, deux heures par jour, les meilleures pages des romans français et des articles de journaux comme ceux de
La Revue des Deux Mondes. Il s’agit d’un emploi très rémunérateur (sa fratrie lui est à charge) qui lui laisse du temps libre et qui lui permet de voyager à travers l’Europe. Malgré cela, il éprouve ennui et mal de vivre.
Ce n’est qu’en 1886 qu’il quitte ce poste ; dès le début de l’année, à Berlin, il rencontre une jeune anglaise, Leah Lee, qu’il épouse le 31 décembre à Londres. Il rentre alors à Paris. Mais son état de santé se dégrade rapidement : atteint de phtisie, il meurt en août 1887 ; sa femme, atteinte du même mal, succombera l’année suivante.
Il avait collaboré à des revues telles que la Gazette des Beaux Arts, la Revue Indépendante, Le Décadent, la Vogue, Le Symboliste, et la Vie Moderne.
Il jouait avec les mots et en créait fréquemment. Il refusait toute règle de forme pour l’écriture de ses vers. Les écrits de Jules Laforgue sont empreints d’un fort mal de vivre – son spleen –, par le sentiment de malheur et la recherche vaine de l’évasion.
- J’aurais passé ma vie le long des quais
- À faillir m’embarquer
- Dans de biens funestes histoires
- Tout cela pour l’amour
- De mon coeur fou de la gloire d’amour
- — Poème sans titre extrait du 10e texte du recueil posthume Derniers vers.
OEuvres
- Poésie
- Les Complaintes (1885)
- L’Imitation de Notre-Dame de la Lune (1886)
- Le Concile féerique (1886)
- Publications posthumes
- Des Fleurs de bonne volonté (1890)
- Derniers Vers de Laforgue (1890) (publié par son ami Félix Fénéon)
- Le Sanglot de la terre (1901)
- Premiers poèmes (1903)
- Traduction
- Contes en prose
- Les Moralités légendaires (1887)
- Varia
- Berlin, la cour et la ville (1922)
- Stéphane Vassiliew (1943)
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